INPH - 43 avenue du Maine - 75014 PARIS

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Voici le numéro 10 de notre magazine. Déjà ! merci à toute l’équipe de rédaction qui construit ce Magazine avec la passion au service de nos engagments, à celui de notre passion. Et donc merci à vous amis lecteurs, sans lesquels rien n’aurait pas possible, ni même tenté. Vos contributions et vos réactions sont l’essence de votre MAG INPH, qui a tout naturellement trouvé sa place, celle du succès croissant que vous lui réservez de numéro en numéro. |
Donc voici le 10ème.
Un anniversaire marqué par le contexte politique de l’élection majeure d’un nouveau Président de la République en France.
L’INPH comme à chaque fois, tous les cinq ans, s’interroge à haute voix sur la place et le devenir de nos hôpitaux publics au sein de la société.
C’est donc avec un naturel de bon aloi que nous questionnons les candidats sur leurs approches différenciées de l’organisation des soins dans notre Pays.
Alors, dites nous : et l’hôpital public tout ça ?
Avec ou sans ?
L’interpellation peut déstabiliser, mais à n’en point parler n’est-ce pas acter l’absence de la réalité des difficultés ?
Faut-il le rappeler, fragiliser l’hôpital public c’est fragiliser l’accès aux soins pour tous et, partant, l’avenir de la médecine dans notre Pays.
Beaucoup a été approché, tenté, ou évoqué.
Mais ce qui a bougé ces dernières années ne contentent pas tous les professionnels.
« Il faut savoir d’où l’on vient pour savoir qui l’on est »
De l’hospice au CHU, l’hôpital a considérablement évolué en cinquante ans, pour répondre au mouvement d’humanisation, de modernisation et de technicisation.
Puisqu’il est impossible de dissocier l’évolution des systèmes de santé de la politique notre récent Colloque du mois dernier s’est tenu en présence des différents représentants de la santé issus des partis politiques en présence, (« en MARCHE », « le FRONT NATIONAL », « la France INSOUMISE », « les REPUBLICAINS » et « le PARTI SOCIALISTE »).
En ces temps de crise, cela renvoie à la question des inégalités dans sa triple dimension : inégalité socio-économique, inégalité socioculturelle (dans sa dimension politique de la diversité) et surtout l’inégalité territoriale.
Mais rien n’est écrit, rien n’est perdu.
« Vivre c’est ne pas se résigner » nous enseigne Camus.
Jusqu'à présent la santé n’a jamais constitué un thème central lors des élections présidentielles de la Vème République.
On constate cette année une modification vers un intérêt plus marqué à l’endroit de nos préoccupations.
Certes les principes fondateurs d’universalité, de solidarité, d’égalité des ordonnances de 45 n’ont jamais été ouvertement remis en cause.
Cela va mieux en l’écrivant.
Aujourd’hui, dépassements d’honoraires, franchises médicales, et augmentation des « restes à charge » ont été contenus il faut bien le reconnaître - retour à la base d’il y a 10 ans - , mais il faut aller plus loin, en faveur de la sauvegarde du modèle social Français, revisité ou rénové, mais acté.
Au cœur de cette période nourrie par les débats nationaux, il est intéressant d’observer les projets de réponses à la crise démographique et à la désertification médicale .
Il n’y aura pas de consensus
Heureusement.
Non, rien n’est perdu, assurément
La vision globale d’un système public de santé doit permettre de mieux structurer l’offre de soins sur l’ensemble du territoire pour mieux répondre aux attentes de la population et aux exigences d’une utilisation rationnelle des moyens.
Les établissements publics incarnent par nature le service public et sont les plus légitimes pour assurer en globalité l’ensemble de leurs missions de façon ppérenne .
Pas de soins sans soignants. Pas d’hopitaux sans médecins.
Evidemment
Mais pas de soins de qualités sans soignants toujours mieux formés, motivés, associés, écoutés.
Agissants.
A ce stade rappelons quelques uns des fondamentaux chers à l’ INPH
OUI à un hôpital public efficace, moderne, performant, en réseau avec des partenariats;
NON à un hôpital entreprise et à cette concurrence marchande entre établissements de santé à la conquête des parts de marché
OUI à l’évolution nécessaire de nos pratiques dans un hôpital public renforcé dans ses valeurs et ses missions de service public
NON à un hôpital public comme un refuge médico-social pour le grand âge et les patients les plus lourds.
NON à la privatisation larvée de l’ensemble du système de santé et aux MIGAC comme variables d’ajustement de l’ONDAM hospitalier.
Hôpital et rentabilité font difficilement bon ménage, pourquoi le nier .
Où la volonté de réduire à tout prix la dépense publique de soin constitue une aberration économique.
En 2015, l’Hôpital Public, c’est 36 % de CSBM. (peut etre en toute lettre consommation de soins et biens médicaux)
Beaucoup et peu à la fois
Quoiqu’il en soit moins que ce qui ressort des débats.
La défense approximative de la vertu budgétaire égare plusieurs de ses laudateurs, et confisque les vérités comptables.
La santé est une et indivisible.
Il serait vain de chercher à opposer secteur public et secteur privé, les jeunes praticiens à leurs aînés.
Notre préoccupation, ici et maintenant, est bien celle de l’Hôpital public.
Qu’en a t il été fait ?
A t il été bien traité, mal traité ?
Oublié ?
Les rustines apposées sur nos statuts ici et là depuis quelques années n’ont pas fait bougé les lignes. Les interrogations demeurent.
Le risque des « PH valises » liée à l’apparition des GHT, - un jour ici, un autre là - , entame la concorde de nos Equipes, socle de la qualité des soins.
Reste que la question de l’attractivité est majeure et marque trois facteurs : rémunérations, conditions de travail (avec une gouvernance médicalisée) associées à notre incontournable indépendance professionnelle.
Devant la dégradation du classement de nos hôpitaux qui sont passés de la 1ère place en 2000 à la I7 ème place en 2015, plusieurs défis restent à relever .
Les réponses politiques programmatiques ne peuvent pas être cantonnées à des options tarifaires
Le principal risque du bouillonnement actuel est de conduire à un concours Lépine des solutions introuvables, des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, ou des improvisations abracadabrantesques
L’hôpital de nos rêves reste celui des 3 « R » :
RETROUVER son dynamisme
RECONCILIER les différents corps professionnels
REDUIRE les déficits sans sacrifier ni aux soins ni à l’innovation ni à ses missions de enseignement et de recherche
Un triangle au secours de la quadrature du cercle .
Rien de compliqué en somme.
Conclusion Nous croyons à l’avenir de notre hôpital public, à l’engagement de ses acteurs, à la pertinence du jugement des patients traités et de ceux de demain. Candidats en lices, vos paroles d’aujourd’hui seront elles vos actions de demain ? Acteurs mais aussi électeurs, nous vous avons écouté. Et avec l’un d’entre vous, d’ores et déjà, nous avons rendez-vous. |
Docteur Rachel BOCHER
Présidente de l'INPH