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L'INPH surpris du "flou" entourant la stratégie de transformation du système de santé
01/08/2018 L'INPH surpris du "flou" entourant la stratégie de transformation du système de santé
DEPECHE - 01/08/2018
L'INPH surpris du "flou" entourant la stratégie de transformation du système de santé
PARIS, 1er août 2018 (APMnews) - Le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), s'est inquiétée auprès d'APMnews "du flou" sur la stratégie de transformation du système de santé, après avoir été reçue mardi au cabinet de la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, pour faire un point sur la préparation de la réforme.
Début juillet, la ministre avait annoncé que la stratégie de transformation du système de santé serait finalement présentée "au tout début du mois de septembre" (cf dépêche du 04/07/2018 à 10:04), avant que le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, n'évoque quelques jours plus tard une "présentation à l'automne" (cf dépêche du 09/07/2018 à 18:02). Ce nouveau report avait déjà entraîné la protestation de l'INPH, s'inquiétant du manque de mobilisation du ministère sur le sujet (cf dépêche du 18/07/2018 à 17:59).
La ministre avait également précisé le 4 juillet que "les groupes de travail [commençaient à] rendre leurs rapports", évoquant les cinq chantiers annoncés en février par le premier ministre, Edouard Philippe, pour la préparation de la réforme: la qualité et la pertinence des soins, les modes de financement et de régulation, le virage numérique, la formation et la qualité de vie au travail des professionnels de santé et l'organisation territoriale des soins. Agnès Buzyn avait alors expliqué que la réforme entrait "dans la phase de concertation" avec les acteurs.
Trois représentants de l'INPH ont été reçus au cabinet de la ministre pour un "bilan d'étape", a rapporté Rachel Bocher mercredi à APMnews. "On a été très surpris du flou, de ne rien avoir de précis, de concret, de fléché, en termes de calendrier, de financement, de propositions", a-t-elle déploré. Elle a regretté que la discussion en soit restée "sur des idées générales" et, s'agissant de la date des annonces du chef de l'Etat, d'avoir pour seule information "un discours qui doit être prononcé dans la deuxième quinzaine de septembre, entre le 20 et 25". L'Intersyndicat a été informé de la possibilité d'apporter des contributions "jusque mi-septembre", a-t-elle relevé.
"On ne peut être que d'accord avec les grands axes portés par la ministre", a-t-elle souligné, évoquant la "médecine de proximité, l'accès aux soins pour tous, la pertinence des actes, la prévention, la réforme du financement". Mais "les intentions ne font pas une politique, au-delà des constats, le temps est à l'action", s'impatiente Rachel Bocher, ayant l'impression que la concertation n'avance pas, alors que "cela fait plus d'un an que l'Intersyndicat a été reçu au ministère et que les constats ont été posés".
"On nous dit que nos propositions sur l'attractivité médicale seront retenues", a-t-elle encore souligné, citant la "remédicalisation de la gouvernance" ou la revalorisation financière, "mais sans entrer dans les précisions sur le financement ni la déclinaison concrète des mesures".
Dans ce contexte, "on ne restera pas inerte. S'il n'y a pas de changement de méthode, on ne négligera aucune piste d'alliance", a averti la présidente de l'INPH. L'Intersyndicat pourrait s'exprimer publiquement sur le sujet le jeudi 20 septembre, en fonction des précisions à venir sur la date des annonces d'Emmanuel Macron.
Joint mercredi par APMnews, Jacques Trévidic, président d'Action praticiens hôpital (APH), qui réunit Avenir hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), a déclaré ne pas avoir été sollicité par le ministère. "Nous sommes en train d'élaborer un document sur l'attractivité médicale, qui sera publié avant les annonces présidentielles", a-t-il fait savoir.
La "suppression des cinq premiers échelons" pour résoudre "les problèmes de début de carrière", l'ajout d'un échelon en fin de carrière, la refonte du statut "sous la forme d'un statut unique de titulaire et d'un statut unique de contractuel" feront notamment partie des propositions avancées.
Les représentants des internes, étudiants en médecine et présidents de conférences hospitalières ainsi que la Fédération hospitalière de France (FHF) ont demandé au président de la République de renforcer l'attractivité de la profession médicale dans une tribune publiée dimanche dans la presse, rappelle-t-on. Les signataires militent notamment pour une réforme du statut de médecin, afin de "mieux l'adapter à la réalité des besoins", estimant notamment que "la complexité induite par la distinction entre le statut de praticien hospitalier (PH) à temps plein et celui de PH à temps partiel doit disparaître au profit d'un statut unique de praticien hospitalier" (cf dépêche du 30/07/2018 à 12:06).