Communiqué CPH-INPH du 29 Juin 2009

Ultime modification de la loi HPST par le gouvernement

Le coup de pied de l'Ane !

Roselyne Bachelot se félicitait de l'équilibre subtil obtenu pour sa loi après ce long parcours parlementaire, où tous les avis s'étaient exprimés... Las ! C’était pour mieux endormir les naïfs !
Au terme des débats parlementaires, et pour la seconde fois, le gouvernement introduit un ultime amendement, au moment où plus aucune résistance n’est possible : le futur directoire ne donnera pas son avis au directeur : c'était trop. Il ne sera plus que consulté, pour "concertation".
Les députés et les sénateurs, de droite comme de gauche, qui avaient défendu cet avis du directoire pour tenter de rééquilibrer les responsabilités de chacun, sont renvoyés à leurs petites commissions. Comme les médecins hospitaliers, ils n’auront été finalement eux aussi, que "concertés".
Notre lutte a été vive, mais nous avons perdu : notre corps professionnel, sans doute encore insuffisamment averti des conséquences de la loi, n’a pas l’habitude de descendre dans la rue, et avait du mal à croire que l’on puisse imaginer un hôpital sans plus aucun pouvoir décisionnaire de la communauté médicale. Le pouvoir l’a  fait !
En pleine période de crise économique et sociale et ses conséquences sanitaires majeures, Nicolas Sarkozy, Madame Bachelot et nos parlementaires de la majorité auront délibérément choisi d’affaiblir l’hôpital public en imposant une réforme purement gestionnaire et administrative.
Mais peut-on vraiment penser que les hôpitaux français, en contraignant leurs  médecins désormais captifs et sommés d’exécuter leurs contrats d’activité sous peine de mise en disponibilité ou de rétorsions financières seront capables, sous la férule de directeurs eux-mêmes placés sur sièges éjectables, de redresser la situation financière catastrophique dans laquelle ils se trouvent ? On ne pourra plus, en tout cas, venir chercher la responsabilité des médecins dans ce naufrage désormais programmé.
La ministre ne sortira pas grandie de cet ultime "coup de pied de l'âne". Les praticiens hospitaliers sauront le lui rappeler, le moment venu. Fraichement renouvelée, elle a pourtant déjà fini d’épuiser le faible capital de confiance qui lui restait. Le divorce est consommé. Elle ne pourra plus, non plus, se plaindre dans l’avenir de la faible participation des médecins à la marche de l’hôpital. C’est elle, et ce gouvernement, qui l’auront voulu.
Aujourd’hui, la CPH et à l’INPH reportent toute leur attention sur la préparation des décrets d'application qui revêtiront une importance stratégique en particulier en ce qui concerne les modalités de nomination des praticiens et les attributions des présidents de CME.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés et le moment venu de faire appel à vous.

Dr Pierre Faraggi, Président de la CPH

Dr Rachel Bocher, Présidente de l'INPH