Paris, le 14 février 2018,

   

L’INPH, 1ère Intersyndicale des Praticiens Hospitaliers, a pris acte de l’intérêt marqué par le Premier Ministre Edouard PHILIPPE en faveur de la rénovation de l’offre de soins.

Compte tenu de l’état des lieux, c’est en soi une bonne nouvelle.

La seule ?

Un calendrier est fixé, des groupes de travail vont se mettre en place ainsi qu’un observatoire de la qualité de vie au travail.

L’INPH participera et tiendra toute sa place dans cette période de consultation de 3 mois car rien ne peut être entrepris ni fait sans le concours des professionnels concernés.

C’est donc une participation de l’INPH sous conditions.

N’oublions pas que l’Hôpital Public – coeur battant du système de santé – ne pourra pas se rénover ni fonctionner sans les acteurs au 1er rang desquels les Praticiens Hospitaliers.

Aucun plan d’action ne sera effectif et pérenne sans revalorisation des carrières médicales à l’Hôpital Public.

L’INPH sera particulièrement vigilante pour éviter la tentation d’une privatisation totale ou partielle des hôpitaux, bien que la situation déficitaire permanente non réglée de certains hôpitaux pourrait laisser craindre qu’elle surgisse tout à coup comme étant la solution miracle.

Docteur Rachel BOCHER
Présidente de l’INPH

En février 2011, à l’Hôpital Public, le contexte reste largement anxiogène pour les professionnels de terrains.
Notre longue formation nous conduit à ne pas admettre la spirale infernale de déresponsabilisation, de démotivation et de mépris. Déresponsabilisation comme dans le cas où un de nos Collègues a perdu récemment son unité de soins, sans sommation ni raison autre que financière.


Les associations d’usagers doivent connaître nos réalités qui sont les leurs aussi.

Nous sommes face à une gouvernance erratique faite au jour le jour et non dénuée de malice.

La Loi HPST a installé plus de confusion et d’incertitudes que dans la situation antérieure.
Chaque jour apporte son lot d’exemples : un praticien hospitalier, ni chef de pôle, ni responsable d’une unité fonctionnelle n’est consulté sur rien, mais doit exécuter sans comprendre davantage que les donneurs d’ordres eux-mêmes ; les responsables de service ou de Pôle sont soumis au même diktat.     


Lorsqu’en novembre dernier M. Xavier BERTRAND est revenu au Ministère de la Santé, il est arrivé avec une réputation d’homme de terrain pragmatique dans un ministère qu’il connaît bien ; il avait ouvert des pistes en 2007 avec la problématique des temps partiels (il promettait de corriger l’injustice
historique d’inégalité de traitement concernant les cotisations de retraites qui n’étaient que de 70% alors qu’il est de 100% pour l’ensemble des français). Il affirmait lors de rencontres avec les différentes
intersyndicales de praticiens hospitaliers, son attachement à l’hôpital public et à ses acteurs, dont les praticiens hospitaliers. Or qu’en est-il ?
Aujourd’hui non seulement les dossiers s’accumulent mais d’autres, qui étaient fermés, sont remis sur la table comme celui du temps de travail des praticiens hospitaliers dans le cadre de la révision de la directive européenne.

1 -     l’attractivité des carrières énoncées « perspectives d’évolution valorisantes des statuts » présentées
dans les 5 axes de travail de la mise sur le marché ;
2 -     les temps partiels ;
3 -     le protocole de retraite du 6 juillet : nettement insuffisant pour combler les 20% de déficit créés par
la réforme de l’Ircantec ;
4 -     le règlement du dossier des astreintes ;
5 -     la prise en compte de la pénibilité de certains exercices de nos métiers ;
6 -     le Compte Épargne Temps (CET) qualifié de « bombe à retardement ». Aujourd’hui, en 2011, nous
avons près de 2 millions de jours supplémentaires accumulés dans les CET. Qu’en sera-t-il demain ?
Ces heures sont-elles définitivement perdues ? Ce n’est pas acceptable ;
7 -     la scandaleuse loi HPST, qui fragilise le PH dans son exercice quotidien hospitalier.
Quant aux dossiers en cours, ils sont laissés en suspens comme par exemple :
Le maître mot semble être : gagner du temps et que les hôpitaux restent calmes. Ce n’est pas tolérable. Voilà des pouvoirs publics qui semblent souhaiter l’épreuve de force !      


Notre statut en ressort fragilisé :
• en raison des procédures d’affectation locale sur la seule responsabilité des Directeurs ;
• par les modalités de suspensions, sans recours immédiat, sans encadrement dans la procédure,   sans avis motivé ;
• par la contractualisation qui devient la règle et l’installation in fine de la nomadisation.
L’INPH n’a jamais été aussi sollicité pour la défense et la représentation de nos collègues dans toutes spécialités, liés à la maltraitance inutile, maladroite et de toute façon injuste.      


Une grande majorité de nos Collègues sont passés du stade de la colère pour entrer dans celui de la consternation.
Les Pouvoirs Publics font preuve aujourd’hui d’une inculture en matière de santé, probablement issue d’une politique systématique anti-publique alors que nous continuons de défendre un système de santé ouvert à tous, fondé sur des valeurs de solidarité et d’équité.
Consternés et effarés, voilà notre état d’esprit.
Résignés, jamais !

Reste que soigner est une passion et un engagement. Cela ne peut se faire à n’importe quel prix et à n’importe quelle condition d’exercice, et en tous les cas certainement pas dans l’improvisation, au gré de l’humeur des chefs, petits ou grands.      


Un an après la loi HPST, l’INPH reprendra contact avec les différentes régions d’ici la fin de l’année 2011, pour faire le tour de ces régions et répondre aux nombreuses interrogations, inquiétudes,
désengagements des praticiens hospitaliers.
Fort de votre soutien, l’INPH se porte bien.
2011 sera l’année de l’action !
Mars 2011
Bureau de l’INPH      
   

ACTUALITÉ :
Au cœur de l’actualité la plus récente (Rapport HENARD), l’INPH tiendra son prochain colloque à Paris sur le thème “quelle place pour le praticien hospitalier dans l’Hôpital Public de demain ”. Le 13 avril à la Tour Mazars Parvis La Défense, en présence de témoins contradicteurs
francophones. La plateforme détaillée de propositions INPH 2011 est sur www.inph.org