La Territorialisation et l’Organisation
de la Psychiatrie en 10 points

1 – Mais pourquoi une nouvelle territorialisation pour la psychiatrie publique ?

En effet rappelons que :
- La « territorialisation » en psychiatrie existe déjà depuis que le secteur de psychiatrie publique a été initié par la circulaire du 15 mars 1960.
Le secteur de psychiatrie publique est défini par la circulaire du 16 mars 1972 complétée par les évolutions règlementaires qui se sont succédées jusqu’à aujourd’hui.

Rappelons aussi que le territoire national est à ce jour totalement couvert.
- Il est découpé en aires géographiques juxtaposées appelées « secteurs ».
- Le secteur se définit par la mise à disposition d'un service public de protection en santé mentale à une communauté géo-démographique donnée.

2 – les modalités de l’organisation de cette sectorisation pour la psychiatrie publique :

Le principe fondamental du secteur est le refus de la ségrégation du malade mental.
Cela implique de la part de l'équipe soignante pluriprofessionnelle une volonté d'intégration, de maintien ou de réintégration du patient dans son milieu familial et social.

Ce même décret institue l’existence de trois types de secteurs :

- Les secteurs de psychiatrie générale répondant aux besoins de la population âgée de plus de 16 ans,
- Les secteurs de psychiatrie infanto-juvénile pour les enfants et adolescents correspondant à une aire géographique desservie par un ou plusieurs secteurs de psychiatrie générale,
- Les secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire répondant aux besoins de santé mentale d'une population incarcérée dans les établissements relevant d'une région pénitentiaire. Ces secteurs sont rattachés à un établissement hospitalier public et comportent, en particulier, un Service Médico-Psychologique Régional (SMPR) aménagé dans un établissement pénitentiaire qui peut assurer en outre une mission de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies.

Pour ce qui concerne les patients mineurs entre 16 et 18 ans, les textes permettent une certaine souplesse s’agissant de l’accueil dans le secteur de psychiatrie générale ou dans le secteur de psychiatrie infanto-juvénile.
Le choix devra être déterminé dans l’intérêt du patient, après discussion entre le secteur infanto-juvénile et le secteur adulte concernés.
L’équipe de santé mentale de référence est désignée en fonction du domicile des parents ou de la personne titulaire de l’autorité parentale.

3 – le sens de la sectorisation pour la psychiatrie publique : la continuité des soins

Le parcours de soins et de vie des patients est conçu dans la continuité de leur prise en charge entre lieux d’hébergement, lieux de prise en charge ambulatoire et domicile ; il est garanti par la même équipe pluriprofessionnelle dite équipe de secteur psychiatrique.

L’organisation du secteur de psychiatrie a donc déjà été pensée dans une perspective de réseau qui favorise les liens avec les équipes des différents services et les institutions médicosociales et sociales qui interviennent auprès des patients dans le domaine de la santé mentale. Elle permet ainsi des actions coordonnées en termes de prévention, d’éducation sanitaire et d’organisation des soins des patients.

Quatre principes de base s’appliquent en matière de sectorisation psychiatrique :

- La sectorisation en psychiatrie garantit, au sein d’une aire géographique donnée, l’accès et la continuité des soins au plus près du lieu de vie du patient.
- La désignation du secteur psychiatrique est déterminée par l’adresse du domicile du patient.
- En l’absence de domicile stable, la sectorisation psychiatrique ne doit pas être un frein à l’accès et à la continuité des soins. Dans ce cas, le secteur psychiatrique de référence sera désigné en fonction de la « résidence habituelle » du patient.
- Toute personne « faisant l’objet de soins psychiatriques » ou sa famille disposent du droit de s’adresser au praticien ou à l’équipe de santé mentale, publique ou privée, de son choix.

4 – le sens de la sectorisation pour la psychiatrie publique : la volonté ambulatoire

Le secteur de psychiatrie publique est dès l’origine marquée par une volonté forte de prise en charge ambulatoire.

Grâce à son inscription volontaire dans une logique territoriale : Les Conseils Locaux en Santé Mentale, les partenariats avec le médicosocial, la participation aux services des urgences des hôpitaux généraux, les services de Psychiatrie sectorisés au sein des hôpitaux généraux, les partenariats avec l’Education Nationale, la PMI, l’ASE...

5 – mais aussi l’obligation d’une « territorialisation départementale » :

La psychiatrie publique doit assumer les soins sans consentement et ce depuis la loi de 1838 et ses évolutions et réformes successives : loi 1990, loi de 2011 modifiée par celle de 2013 avec l’obligation constante de couvrir les soins sans consentement sur décision du Représentant de l’Etat de chaque département.

6 – Pourquoi une nouvelle territorialisation pour la psychiatrie publique ?

La Loi de Modernisation du Système de Santé définit dans l’article 69 une politique de Santé Mentale qui s’appuie sur un projet territorial de santé mentale dont l’objectif est l’amélioration continue de l’accès des personnes concernées à des parcours de santé et de vie de qualité, sécurisés et sans rupture à l’instar de ce qui est instauré pour l’ensemble des disciplines médicales.
Elle réintroduit la mission de secteur de psychiatrie qui avait disparu dans la loi HPST et reconnait la pertinence du modèle d’organisation territoriale que constitue le secteur de psychiatrie publique ainsi que sa spécificité.

7 – Qu’apporte la Loi de modernisation du Système de Santé (LMSS) à l’Organisation Territoriale de la Psychiatrie Publique ?

Ce projet territorial est défini sur la base d’un diagnostic territorial partagé en santé mentale établi par les acteurs de santé du territoire. Il associe les représentants des usagers, les professionnels de santé, les établissements et les services sociaux et médico-sociaux, les organismes locaux d’assurance maladie et les services et les établissements de l’état concernés, les collectivités territoriales ainsi que les conseils locaux de santé et les Conseils Locaux de Santé Mentale (CLSM). Elle donne ainsi une existence légale aux CLSM existants et à venir.

Le projet territorial permet également " la coordination territoriale de second niveau, qui est déclinée dans l’organisation des parcours de proximité, de façon à assurer à chaque patient, notamment aux patients pris en charge dans le cadre de la mission de psychiatrie de secteur, l’accès à l’ensemble de dispositifs et de services ".
Un autre enjeu majeur de cette nouvelle loi de santé est la création des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), article 107 de la Loi.

8 – La création des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) : des GHT spécifiques à la Psychiatrie au compte-gouttes malgré l’opposition des acteurs du terrain !

L’ensemble de ces éléments démontre tout la cohérence de l’organisation Territoriale de la Psychiatrie Publique. Toutefois, le législateur a préféré inclure la Psychiatrie dans un redécoupage des territoires de santé principalement orienté par l’implantation des Hôpitaux ayant une activité MCO. Le Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public (SPEP), partie prenante de L’INPH, s’est fermement opposé à cette orientation qui fait fi d’un maillage de territoire tissé depuis longtemps et risque de reléguer la psychiatrie au rang d’une activité accessoire, sans spécificité, au sein des grandes entités ou groupements polyvalents à gestion centralisée et loin du terrain avec le risque de déconstruire les partenariats installés par la politique de sectorisation.

Le SPEP a défendu des GHT spécifiques à la psychiatrie si le diagnostic territorial de Santé Mentale le justifie et des dérogations aux GHT généralistes.
Mais nous n’avons pas obtenu la généralisation de ces principes, de sorte que par la lecture simpliste de l’article 107 de la Loi de Santé, il risque d’y avoir à peine 10 ou 15 GHT de Psychiatrie sur tout le Territoire National...

9 – Des Communautés Psychiatriques de Territoire (CPT) : une alternative ?

Faute de GHT spécifiques à la Psychiatrie , le SPEP, soutenu par l’INPH, a présenté des propositions visant à la généralisation de Communautés Psychiatriques de Territoire (CPT ) et à garantir leur mise en œuvre et leurs modalités de fonctionnement.

Dans le Décret d’application de l’article 107 sur les GHT, la seule référence aux CPT précise que « la mise en œuvre du projet médical partagé » s’appuie, le cas échéant, sur la Communauté Psychiatrique de Territoire afin d’associer les Etablissements Publics de Santé autorisés en Psychiatrie qui ne sont pas parties du groupement.
Cela reste très insuffisant !

10 – Nos exigences : des Communautés Psychiatriques de Territoire (CPT) :

Elles sont proposées dans le cadre de la discussion du décret d’application des GHT. Le texte doit selon nos propositions :

- Inciter et garantir l'implication au sein de la CPT de tous les Etablissement Publics de Santé ayant une autorisation de Psychiatrie de Secteur, qu’ils soient ou pas parties du groupement.
- Prévoir d'y associer les acteurs médico-sociaux sous une forme à définir.
- Affirmer la nécessité d'un projet médical partagé en santé mentale et garantir son inscription dans le Projet Médical du GHT.
- Etablir les relations fonctionnelles avec le GHT et le mode de représentation de la filière Santé Mentale (CPT) au sein des instances de gouvernance du GHT et de la Commission Médicale du Groupement dès sa convention constitutive.

 
Par le Syndicat des Psychiatres d’Exercice Publique (SPEP)

Docteur Rachel BOCHER
Présidente de l'INPH
Docteur Michel TRIANTAFYLLOU
Président du SPEP
VP INPH

L’actualité se porte sur une nouvelle loi de santé sans chercher à privilégier plus qu’un autre le secteur hospitalier.

Madame la Ministre de la Santé a décidé de reporter au printemps le vote par la représentation nationale de sa Loi Santé. Ce report est une chance que nous devons saisir pour porter des amendements positifs à ce texte, pour au-delà de cette Loi, faire évoluer le statut de praticien hospitalier pour en améliorer l’attractivité et aussi envisager des solutions alternatives à la gouvernance régionale plus empreintes de contre pouvoirs.

 

1 - Territorialité

L’obligation de création de Groupements Hospitaliers de territoires en projet dans la future Loi santé va conduire ici à des transferts d’activité, là à des regroupements sur un seul site ou à des consultations avancées. Ces modifications de l’activité reposeront sur les PH dont rien ne garantit dans le statut une telle évolution.

Il faut dès maintenant contractualiser ce type d’activité et par conséquence, inclure dans le salaire la prime multi-établissement. De telles évolutions ne pourront se concevoir que dans une logique médicale à laquelle l’INPH est attaché.

2 - DPC

Le DPC est en panne et les perspectives budgétaires 2015 font craindre le pire. Nous rappelons que le DPC doit respecter le libre choix des PH. A la fin cette année, grâce à l’action de l’INPH, l’organisme payeur du DPC, l’ANFH s’est vu autoriser la prise en charge d’actions de formation hors DPC.

Faire valoir vos droits à ce type de formation auprès de votre établissement avant fin janvier 2015.

3 - Intérim médical

L’attractivité de l’exercice hospitalier ne peut se résoudre par une régulation statutaire des mercenaires, placés sous la coupe du CNG. Ce statut de remplaçant au sein du statut de PH est un point inadmissible qui ne peut conduire qu’à dévaloriser la profession.

4 - Gouvernance hospitalière

La remédicalisation de la gouvernance hospitalière est attendue par tous. Le service doit rester l’unité de référence dans la prise en charge des patients. La démocratie au sein de l’établissement doit passer par la Commission Médicale d’Etablissement.

En aucun cas, son Président ne peut parler et rendre son avis en son nom sans l’avoir consultée et suivi dans ses avis. Au sein des pôles, la mise en place d’un conseil médical de pole doit permettre information, confraternité, collégialité des décisions.

5 - Attractivité

Diminuer le nombre de postes vacants, ce n’est uniquement un problème de mercenaires, mais surtout un problème d’attractivité. L’INPH propose depuis longtemps des mesures simples pour promouvoir l’exercice hospitalier.

  • Mieux reconnaitre et rémunérer l’astreinte
  • Valoriser le temps de travail de nuit en le reconnaissant à hauteur de 3 demi-journées
  • Créer une valence d’enseignement et de recherche accessible tant en CH qu’en CHU, valence rémunérée et permettant une représentation au sein des instances universitaires.
  • Supprimer la clause de non concurrence
  • Rééquilibre la grille salariale avec une entrée en carrière à un niveau de rémunération équivalant au 4° échelon actuel et une progression linéaire aboutissant à une revalorisation globale de la rémunération de base de tous les PH.

6 - Représentativité

Le regroupement de nombreuses régions entre elles soulève le problème de notre représentativité. Nous demandons que, au nom de notre représentativité nationale issue des élections professionnelles, au moins un représentant de chaque organisation syndicale soit titulaire à la CRSA.

Enfin, l’instance nationale de représentation des médecins pharmaciens odontologistes titulaires mais également en formation doit être installée sans tarder.

7 - Psychiatrie

Le découpage des secteurs d’un territoire doit résulter d’une concertation entre professionnels de psychiatrie publique et établissements dans le cadre de la section spécifique « santé mentale » du conseil territorial de santé.

Tout établissement gérant des secteurs de psychiatrie, qu’il soit établissement psychiatrique, CH ou CHU, puisse participer à au moins deux GHT dont un GHT psychiatrique.

 

L’INPH reste mobilisée et portera ses revendications auprès de la représentation nationale lors du débat parlementaire du prochain printemps et compte sur vos relais locaux et régionaux pour appuyer son action.
La démocratie est un facteur d’amélioration du système de santé ;
La démocratie est aussi une affaire de proximité.

 

Jean-Michel Badet
Vice-Président de l’INPH
Dr Rachel BOCHER
Présidente de l’INPH



L’INPH, la première organisation syndicale de praticiens hospitaliers vous propose 10 réponses et propositions face aux interpellations de nos collègues faisant suite à la parution des textes des Pouvoirs Publics relatifs au temps de travail (mars 2014).

 L’instruction du 31 mars publiée le 18 avril vient compléter le dispositif réglementaire concernant le temps de travail des médecins hospitaliers. Afin de respecter enfin la règlementation européenne datant de 2003, l’arrêté du 8 novembre 2013 a modifié l’arrêté du 30 avril 2003 qui régit notre temps de travail.

 

1- Qu’est-ce que le temps de travail ?

10 demi-journées par semaine, le service de jour commençant à 8h30 et se terminant à 18h30

Barriere maximale de travail 48 heures calculée sur la moyenne d’une période de 4 mois. Calcul difficile à partir du moment où n’est pas connue la durée légale d’une demi-journée, sauf pour ceux travaillant en temps horaire

Temps de travail additionnel possible contractualisé et volontaire, pout toute activité au-delà de ce temps de 10 demi-journées ou de 48 heures.

2- Comment est géré ce temps additionnel ?

Par contrat, élaboré par la COPS (Commission de l’Organisation et de la Permanence des Soins) et passé entre le PH, le chef de service, le chef de pole, le DG, 

Le temps additionnel est inscrit par le chef de pole dans le contrat de pole

Un registre du temps additionnel est mis en place suivi par la COPS et la CME avec saisie possible du CHSCT (Comité Hygiène Sécurité, Conditions de Travail)
La Commission Régionale Paritaire (CRP) peut être consultée sur ce thème en particulier pour obtenir une gestion la plus homogène possible du temps de travail médical sur la région.

3- Quel est le changement apporté par ces mesures sur l’astreinte ?

Le temps de déplacement est inclu dans le temps de travail en astreinte, 1 heure par déplacement plafonné à 2 heures (si vous venez plus de 2 fois pendant l’astreinte le temps des déplacements suivants n’est pas compris !!!)

Le temps d’astreinte est arrondi à la demi-heure 2h10 d’astreinte égal 2heures, 2h40 égal 3 heures

Il y a toujours 2 types d’astreinte, de sécurité et opérationnelle et donc 2 niveaux d’indemnité de sujétion téléphonique.

Que va-t-il se passer dans la vraie vie ? Faudra-il annuler sa consultation, sa visite dans le service le lendemain si on a été appelé pendant son astreinte ? Réglementairement on est en droit de le faire et même dans l’obligation de le faire mais mesure-t-on l’impact soit sur l’organisation du service soit sur celle du praticien ? On connait l’importance de l’astreinte dans la permanence des soins de la chirurgie et des spécialités chirurgicales. Les textes prévoient le repos mais n’améliorent pas la rémunération insuffisante de l’astreinte et complexifient à l’excès la procédure ! La pénibilité de la permanence ne sera probablement que virtuellement prise en compte. L’attractivité des carrières hospitalières ne sera en rien renforcée

4- Comment sont rémunérés les déplacements en astreinte ?

La règlementation européenne imposant de comptabiliser la totalité du temps de travail, l’astreinte ne sera plus rémunérée au déplacement mais au temps horaire de travail.

Le temps de travail en astreinte (déplacement compris) est cumulé par période de 5 heures et correspond à un équivalant de demi-journée
2 options s’offrent au PH :

  •  Intégrer ce temps dans les obligations de service soit une demi-journée à laquelle s’ajoute la rémunération de 132,31€ (demi-indemnité de sujétion)
  • Après avoir contractualisé du temps de travail additionnel, choisir d’être rémunéré sur ce mode soit 236,98€ à condition d’être certain d’avoir rempli ses obligations de service.

Le versement a lieu tous les mois et la régularisation en tenant compte des obligations de service tous les 4 mois.

5- Qu’est-ce que le repos quotidien ?

Défini par la règlementation européenne, il garantit à tout travailleur un repos de 11 heures consécutives par période de 24 heures. C’est une mesure de protection de la santé au travail et donc de ceux que l’on soigne.

Ce repos débute à la fin du dernier appel (1/2 heure de déplacement inclus)

Ainsi, un retour à domicile à 23 heures (fin de travail 22h30 + 30 mns trajet) ne vous permet de revenir travailler qu’à 10 heures le lendemain. Un retour à domicile à 2 heures du matin ne vous permettra de revenir qu’à 13 heures.

6- Quelles sont les conséquences sur les obligations de service?

Le texte définit des durées horaires de présence pour les convertir ensuite en demi-journée avec une extrême absurdité mathématique!!! 24 heures=5fois 5 h moins 1h . Or 5 heures = 1 demi-journée et 24 heures=4 demi-journées (manque 4 heures!!!)

Si l’on s’en tient au texte, il va falloir négocier sur l’heure de début de la demi-journée du matin et de l’après-midi. Peut-on encore parler de matinée de travail pour une arrivée après 10h30 (retour à domicile après le dernier appel à 23h30) ? Peut-on encore parler d’après-midi après 15h30 (retour à domicile après le dernier appel à 4h30) ? Ces demi-journées non faites seront à récupérer pour souscrire aux obligations de service. (et diminueront d’autant le temps additionnel) Ce système pénalise les déplacements de courte durée en milieu de nuit et de manière plus globale va imposer de revoir toute l’organisation de la permanence des soins tant au niveau de chaque établissement qu’au niveau régional.

De plus, la circulaire autorise le règlement intérieur à une « souplesse » surprenante pour l’astreinte du WE. Si l’on est seul pour faire le WE, on pourra cumuler le repos quotidien non pris pendant le WE pour le « regrouper » au début de la semaine suivante.

7- Qu’en est-il si les astreintes sont forfaitisées ?

Cela ne change rien à la rémunération, mais le temps d’intervention doit être décompté dans les obligations de service et doit respecter les limites légales (moins de 48 h/semaine). Le repos quotidien est garanti à l’identique.

8- Quels sont les praticiens concernés par ces mesures ?

Sont concernés, les PH temps plein, temps partiel, contractuels, attachés, les assistants des hôpitaux, médecins, odontologistes, pharmaciens.
Pour les HU, le temps effectif travaillé en astreinte est décompté comme une demi-garde par période de 5 heures.

9- Comment faire dans mon établissement ?

Un règlement intérieur doit être rédigé. Il décrit la mise en œuvre et le suivi du dispositif. Proposé par la COPS, il reçoit l’avis de la CME, est concerté au Directoire. Il est arrêté par le DG.

La commission régionale paritaire doit suivre ce dispositif au niveau régional, devant être consulté sur l’organisation de la permanence et la continuité des soins.

Ce dispositif doit commencer au début d’un quadrimestre soit au 1° septembre mais nous vous engageons à respecter dès maintenant votre repos quotidien.

10- Et au niveau national ?

Un suivi est organisé par la DGOS.

 

Conclusion

L’INPH participera activement à ce suivi pour permettre la mise en œuvre et l’adaptation de ces mesures au plus près de vos attentes et avec la volonté de défendre un exercice serein, responsable et attractif. Adhérer à nos organisations syndicales, c’est nous donner les moyens de défendre vos intérêts.

 

Jean-Michel Badet
Vice-Président de l’INPH

 

PS : Vous avez encore des questions ? Contactez-nous, nous sommes là pour vous.
Vous avez mal à la tête ? Prenez un Paracétamol !!

Références législatives
1 Directive 2003/88/CE du 4 novembre 2003 concernant certains aspects de l’aménagement du temps de travail
2 Arrêté du 8 novembre 2013 modifiant l’arrêté du 30 avril 2003 relatif à l’organisation et à l’indemnisation de la continuité des soins et de la permanence pharmaceutique dans les établissements publics de santé et les établissements publics d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

L’INPH, votre intersyndicat, vous propose des éléments de réponses en 10 points sur ce dossier majeur de l’organisation des soins

L’évaluation aura lieu en septembre prochain, et nous sommes à votre écoute pour relever vos propositions, vos constats - de réussite ou de difficulté - dans l’application de cet arrêté

L’INPH devra en septembre est comme à chaque occasion rester le leader de propositions fortes et responsables.

Nous avons besoin de votre retour, dans une pratique interactive constructive et éclairante pour le débat.

C’est notre conception du syndicalisme

Notre News letter sera un des vecteurs de nos échanges. Notre prochain colloque du 12 juin à l’Assemblée Nationale - venez nombreux - permettra d’apporter des premiers éléments de réponses, lesquels seront repris au fil des semaines dans les colonnes de nos prochaines éditions

D’ores et déjà force est de constater les insuffisances de cet arrêté, que le seul mérite d’exister ne pourra pas gommer

Rachel Bocher
Présidente de l’iNPH

 

L’instruction du 31 mars publiée le 18 avril vient compléter le dispositif réglementaire concernant le temps de travail des médecins hospitaliers. Afin de respecter enfin la règlementation européenne datant de 2003, l’arrêté du 8 novembre 2013 a modifié l’arrêté du 30 avril 2003 qui régit notre temps de travail

Qu’est-ce que le temps de travail ?

10 demi-journées par semaine, le service de jour commençant à 8h30 et se terminant à 18h30

Barriere maximale de travail 48 heures calculée sur la moyenne d’une période de 4 mois. Calcul difficile à partir du moment où n’est pas connue la durée légale d’une demi-journée, sauf pour ceux travaillant en temps horaire

Temps de travail additionnel possible contractualisé et volontaire, pout toute activité au-delà de ce temps de 10 demi-journées ou de 48 heures.

Comment est géré ce temps additionnel ?

Par contrat, élaboré par la COPS (Commission de l’Organisation et de la Permanence des Soins) et passé entre le PH, le chef de service, le chef de pole, le DG, 

Le temps additionnel est inscrit par le chef de pole dans le contrat de pole

Un registre du temps additionnel est mis en place suivi par la COPS et la CME avec saisie possible du CHSCT (Comité Hygiène Sécurité, Conditions de Travail)
La Commission Régionale Paritaire (CRP) peut être consultée sur ce thème en particulier pour obtenir une gestion la plus homogène possible du temps de travail médical sur la région.

Quel est le changement apporté par ces mesures sur l’astreinte ?

Le temps de déplacement est inclu dans le temps de travail en astreinte, 1 heure par déplacement plafonné à 2 heures (si vous venez plus de 2 fois pendant l’astreinte le temps des déplacements suivants n’est pas compris !!!)

Le temps d’astreinte est arrondi à la demi-heure 2h10 d’astreinte égal 2heures, 2h40 égal 3 heures

Il y a toujours 2 types d’astreinte, de sécurité et opérationnelle et donc 2 niveaux d’indemnité de sujétion téléphonique.

Que va-t-il se passer dans la vraie vie ? Faudra-il annuler sa consultation, sa visite dans le service le lendemain si on a été appelé pendant son astreinte ? Réglementairement on est en droit de le faire et même dans l’obligation de le faire mais mesure-t-on l’impact soit sur l’organisation du service soit sur celle du praticien ? On connait l’importance de l’astreinte dans la permanence des soins de la chirurgie et des spécialités chirurgicales. Les textes prévoient le repos mais n’améliorent pas la rémunération insuffisante de l’astreinte et complexifient à l’excès la procédure ! La pénibilité de la permanence ne sera probablement que virtuellement prise en compte. L’attractivité des carrières hospitalières ne sera en rien renforcée

Comment sont rémunérés les déplacements en astreinte ?

La règlementation européenne imposant de comptabiliser la totalité du temps de travail, l’astreinte ne sera plus rémunérée au déplacement mais au temps horaire de travail.

Le temps de travail en astreinte (déplacement compris) est cumulé par période de 5 heures et correspond à un équivalant de demi-journée
2 options s’offrent au PH :

  •  Intégrer ce temps dans les obligations de service soit une demi-journée à laquelle s’ajoute la rémunération de 132,31€ (demi-indemnité de sujétion)
  • Après avoir contractualisé du temps de travail additionnel, choisir d’être rémunéré sur ce mode soit 236,98€ à condition d’être certain d’avoir rempli ses obligations de service.

Le versement a lieu tous les mois et la régularisation en tenant compte des obligations de service tous les 4 mois.

Qu’est-ce que le repos quotidien ?

Défini par la règlementation européenne, il garantit à tout travailleur un repos de 11 heures consécutives par période de 24 heures. C’est une mesure de protection de la santé au travail et donc de ceux que l’on soigne.

Ce repos débute à la fin du dernier appel (1/2 heure de déplacement inclus)

Ainsi, un retour à domicile à 23 heures (fin de travail 22h30 + 30 mns trajet) ne vous permet de revenir travailler qu’à 10 heures le lendemain. Un retour à domicile à 2 heures du matin ne vous permettra de revenir qu’à 13 heures.

Quelles sont les conséquences sur les obligations de service?

Le texte définit des durées horaires de présence pour les convertir ensuite en demi-journée avec une extrême absurdité mathématique!!! 24 heures=5fois 5 h moins 1h . Or 5 heures = 1 demi-journée et 24 heures=4 demi-journées (manque 4 heures!!!)

Si l’on s’en tient au texte, il va falloir négocier sur l’heure de début de la demi-journée du matin et de l’après-midi. Peut-on encore parler de matinée de travail pour une arrivée après 10h30 (retour à domicile après le dernier appel à 23h30) ? Peut-on encore parler d’après-midi après 15h30 (retour à domicile après le dernier appel à 4h30) ? Ces demi-journées non faites seront à récupérer pour souscrire aux obligations de service. (et diminueront d’autant le temps additionnel) Ce système pénalise les déplacements de courte durée en milieu de nuit et de manière plus globale va imposer de revoir toute l’organisation de la permanence des soins tant au niveau de chaque établissement qu’au niveau régional.

De plus, la circulaire autorise le règlement intérieur à une « souplesse » surprenante pour l’astreinte du WE. Si l’on est seul pour faire le WE, on pourra cumuler le repos quotidien non pris pendant le WE pour le « regrouper » au début de la semaine suivante.

Qu’en est-il si les astreintes sont forfaitisées ?

Cela ne change rien à la rémunération, mais le temps d’intervention doit être décompté dans les obligations de service et doit respecter les limites légales (moins de 48 h/semaine). Le repos quotidien est garanti à l’identique.

Quels sont les praticiens concernés par ces mesures ?

Sont concernés, les PH temps plein, temps partiel, contractuels, attachés, les assistants des hôpitaux, médecins, odontologistes, pharmaciens.
Pour les HU, le temps effectif travaillé en astreinte est décompté comme une demi-garde par période de 5 heures.

Comment faire dans mon établissement ?

Un règlement intérieur doit être rédigé. Il décrit la mise en œuvre et le suivi du dispositif. Proposé par la COPS, il reçoit l’avis de la CME, est concerté au Directoire. Il est arrêté par le DG.

La commission régionale paritaire doit suivre ce dispositif au niveau régional, devant être consulté sur l’organisation de la permanence et la continuité des soins.

Ce dispositif doit commencer au début d’un quadrimestre soit au 1° septembre mais nous vous engageons à respecter dès maintenant votre repos quotidien.

Et au niveau national ?

Un suivi est organisé par la DGOS. L’INPH participera activement à ce suivi pour permettre la mise en œuvre et l’adaptation de ces mesures au plus près de vos attentes et avec la volonté de défendre un exercice serein, responsable et attractif. Adhérer à nos organisations syndicales, c’est nous donner les moyens de défendre vos intérêts.

PS : Vous avez encore des questions ? Contactez-nous, nous sommes là pour vous.
Vous avez mal à la tête ? Prenez un Paracétamol !!

Références législatives
1 Directive 2003/88/CE du 4 novembre 2003 concernant certains aspects de l’aménagement du temps de travail
2 Arrêté du 8 novembre 2013 modifiant l’arrêté du 30 avril 2003 relatif à l’organisation et à l’indemnisation de la continuité des soins et de la permanence pharmaceutique dans les établissements publics de santé et les établissements publics d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Jean-Michel Badet
Vice-Président de l’INPH

La Commission Régionale Paritaire est une instance majeure du dialogue social régional.
L’INPH espère qu’elle sera un des éléments qui permettra de restaurer l’attractivité des carrières des PH à l’hôpital public.Créées depuis 2007, elles n’ont jamais rempli totalement leur rôle, fortement délaissées par les ARS qui voyaient un risque latent d’explosion d’une colère sourde. A la suite du pacte de confiance, l’importance de cette commission a été réaffirmée.

Nous attendons de tous les PH de l’hôpital public qu’ils s’investissent fortement aux cotés des représentants INPH à la CRP.
L’INPH est à votre écoute. Nous vous proposons de nous retrouver lors de notre colloque, moment d’échanges et de débats. Ce colloque aura lieu le 12 juin 2014 à l’Assemblée Nationale sur le thème : « PRATICIEN HOSPITALIER A VIE ? ». Venez nombreux.

1) Quels sont les textes réglementaires qui la définissent ?

  • Art. 6152-325 et 6152-326 du code de santé publique
  • Arrêté du 25 mars 2007 relatif à la composition, à l'organisation et au fonctionnement de la commission régionale paritaire
  • Instruction DGOS/RH4/2013394 du 29/11/2013

2) Quelle est sa composition ?

  • 12 représentants de l’administration
    • 4 directeurs d’établissements désignés par la FHF
    • 4 présidents de CME désignés par la FHF
    • 4 représentants de l’Agence Régionale de Santé désignés par l’ARS
  • 10 représentants des organisations syndicales de PH désignés par ces organisations
    • 2 INPH
    • 2 Avenir Hospitalier
    • 2 CMH
    • 2 CPH
    • 2 SNAM
  • 1 représentant des CCA désigné par le syndicat le + représentatif
  • 1 représentant des internes désigné par l’ARS au sein des membres du conseil d’UFR
  • Les suppléants sont désignés en nombre égal aux titulaires

3) La commission régionale paritaire est-elle paritaire ?

  • Le représentant des internes est désigné par l’ARS
  • La question se pose de l’indépendance des représentants des internes et des chefs de clinique vis-à-vis des présidents de CME, des directeurs et de l’ARS. La pression qui peut être exercée sur les jeunes praticiens en devenir de futurs postes hospitalier peut poser une réelle question.

4) Quel est son rôle ?

  • Placée auprès du Directeur de l’ARS qui la préside
  • Son rôle est consultatif
  • Elle est consultée par le DG de l’ARS sur les sujets suivants
    • L'organisation de la permanence et de la continuité des soins ainsi que de la permanence pharmaceutique dans les établissements publics de santé et l'évaluation de cette organisation ; 
    • Le suivi des emplois médicaux, et en particulier leur adaptation aux besoins de santé et de l'activité hospitalière. Destinataire d'un bilan annuel des postes vacants, des restructurations ou coopérations et de leurs incidences sur les emplois de praticiens et la situation des praticiens concernés
    • La gestion prévisionnelle des métiers et des compétences des personnels médicaux
    • Les actions d'amélioration de l'attractivité de l'exercice des professions médicales dans les établissements publics de santé ; 
    • Les demandes de dépassement du plafond de progression annuelle du CET
    • Le bilan régional de la réalisation du temps de travail additionnel
    • L'élaboration et la diffusion de bonnes pratiques relatives
      • A la santé au travail et à la prévention des risques professionnels
      • A la gestion du temps de travail des personnels médicaux
      • Au dialogue social, à la qualité de l'exercice médical et à la gestion des personnels médicaux 
      • Au suivi des praticiens mentionnés au 3° de l'article L. 6152-1.
  • La commission peut se voir confier, à la demande du CNG ou du DG de l’ARS, une action de conciliation en matière de gestion des praticiens ou de prévention des conflits

5) Comment fonctionne-t-elle ?

  • Convoquée par l’ARS. Elle peut l’être par la moitié des membres.
  • Au moins trois fois par an
  • L’ordre du jour est fixé par l’ARS
    • Communiqué au moins 8 jours avant 
    • Réduit à un jour franc minimum en cas de conciliation ou de prévention (voir supra)
    • Des points peuvent être ajoutés par la moitié des membres
  • L’ARS assure le secrétariat et la diffusion des CR
  • Et bien entendu, tout cela est à titre gracieux !!!!

6) Qui sont les représentants de l’INPH ?

7) Que faut-il attendre d’une telle commission ?

  • Une amélioration de la représentation des PH au niveau des ARS
    • Pour rappel, jusqu’à maintenant, il n’y avait qu’un représentant à la Conférence Régionale de Santé et d’Autonomie (CRSA)
    • Une prise en compte des attentes des PH au niveau régional
  • Une meilleure coordination de la politique régionale de santé s’appuyant sur les professionnels de terrain
  • La gestion de certains conflits au niveau régional, évitant le passage national toujours très destructeur
  • Pour rappel, cette procédure restera sous pilotage du CNG.
    • Pour rappel, cette procédure restera sous pilotage du CNG.

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